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26 juin 2006

Commentaires

Auditeur

J'ai eu l'occasion d'écouter vos interviews. Les journalistes insistent pas mal sur votre qualité de philosophe.
Estimez-vous être un philosophe au pays des entrepreneurs ?
Personnellement, j'ai des doutes sur la possibilité de combiner les affaires et la philo. Mais sait-on jamais ?

DT

Tout dépend de ce que l'on en fait. Il est vrai que les journalistes aiment bien jouer du contraste.
Je crois que la philosophie a un rapport étroit avec tout ce qui concerne la nature humaine. Ce qui étonne a priori, c'est le rapprochement entre deux mythes plus qu'entre deux réalités. La philosophie serait par définition une recherche de la sagesse et les affaires sa négation par l'avidité et la recherche de la richesse. Ce sont là deux caricatures.
La philosophie a beaucoup à dire en matière d'exercice du pouvoir et peut être très utile pour dégager et critiquer certains concepts archaïques qui sont encore des présupposés de l'action. Je pense par exemple à l'idée encore largement répandue dans la pratique de la gestion que l'entrepreneur n'est motivé que par le profit. L'expérience montre que c'est beaucoup moins vrai que l'on pense.
Une autre utilité de la philosophie est de permettre d'éviter certaines confusions sur la notion d'inconscient.
Ceci étant dit, je revendique moins la qualité de philosophe que celle de conseil, un métier que j'exerce depuis plus de vingt ans.

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