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01 août 2006

Commentaires

Steph

Il faut rappeler que ses premières recherches l'ont conduit à la Poste et à la Seita, au début des années 60 (exposées dans "Le phénomène bureaucratique").
Brillantes anlalyses d'un précurseur.

DT

Entièrement d’accord. La lecture de ce livre a été une étape importante pour moi.
Mais précisément, je crains que sa conception des blocages dans les organisations ne soit influencée par ces études qui somme toute, portaient sur des entreprises publiques. Michel Crozier a développé une théorie de l’organisation qui ne s’est jamais vraiment émancipée du modèle bureaucratique. Je pense que c’est la raison pour laquelle il est passé à côté de ce que j’appellerai le « phénomène entreprenarial ».
A bien le lire, on finit par aboutir au présupposé inconscient et systématique de ses thèses : l’organisation est un outil collectif. Et s’il admet qu’elle poursuit un but, il laisse de côté la question de sa genèse, comme s’il s’agissait d’une donnée exogène. Ce partis pris l’a toujours empêché de percevoir les effets de l’inconscient des organisations.

Rib

M.Crozier est un grand sociologue. Sa théorie du jeu des acteurs n'est pas une psychologie.

DT

La limite de cette théorie des acteurs est justement dans la croyance en une distinction entre psychologie et sociologie. Les phénomènes qui ont lieu dans les organisations n'entrent dans aucune de ces deux catégories ; ils ont une logique propre qui détermine en un même mouvement le collectif et l'individuel.
La théorie de l'acteur rationnel et du système est l'une des dernières tentatives de penser l'organisation tout en respectant la distinction classique entre psychologie et sociologie. Les outils ne sont plus adaptés.

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