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03 décembre 2008

Commentaires

cp

juste merci.
je me sens toujours mieux quand je viens vous visiter.

didiertoussaint

Merci de ce commentaire et de vos visites.

Franchi Gilbert

Bonjour

Je suis un tres bon ami de Catherine a NYC je suis en France depuis peu, Elle m'a beaucoup parle de vous, Je trouve votre papier sur Levy-Strauss tres interessant.

Bien a vous

Gilbert Franchi

Pfeireh

Le relativisme du symbole exprimé par M. Lévy-Strauss me semble mettre en difficulté certaines théories de base de la psychologie des organisations. Il ne peut par exemple plus être question de généraliser une structure qui maximiserait en toutes circonstances l'épanouissement et l'effectivité de ses membres, ni de croire aux vertus d'un apprentissage comportementaliste qui serait réduit à agir superficiellement et à déplacer les difficultés.
Je crois comprendre que la réponse que vous apportez consiste à étudier l'histoire des entreprise afin de percer pour chacune d'elle les clefs du langage qui lui est propre.
Mais alors une fois ce travail achevé, une fois la "prise de conscience" instituée dans l'entreprise étudiée et le sens intime de ses symboles dévoilés, que se passe-t-il ? L'entreprise vit-elle dans une pure conscience ? Ou bien ne parvient-on pas plutôt à un langage commun où les symboles seraient réels et non plus relatifs : le "monde des idées" enfin à portée de l'homme, sans la médiation des jeux de lumière - la sortie de la grotte.

Je suis désolé de reposer en ces termes une question déjà amenée (je m'intéressais alors à l' "identité" de l'entreprise), mais c'est un sujet passionant et peut-être la reformulation au travers d'un thème que vous maîtrisez si parfaitement vous permettra-t-elle de nous en présenter de nouveaux aspects.

didiertoussaint

A Gilbert,

Merci de votre mot amical.
A bientôt,
DT

didiertoussaint

A Pfeireh :

1. "Il ne peut par exemple plus être question de généraliser une structure qui maximiserait en toutes circonstances l'épanouissement et l'effectivité de ses membres,"

En effet, et on ne dira jamais assez à quel point les modes manageriales sont dommageables. Des entreprises y perdent leur âme(puis parfois beaucoup d'argent). Ces modes ont été (indirectement et selon un processus long et complexe) un facteur aggravant de la crise financière de 2008, lorsqu'on voit la panique hystérique qui s'est emparée des institutions financières.

2. "Mais une fois la "prise de conscience" instituée dans l'entreprise que se passe-t-il ? L'entreprise vit-elle dans une pure conscience ?

Vous avez raison de revenir sur ce thème, car il est source de confusion.

Il faut se méfier du mot "conscience". Surtout dans le cadre de l'entreprise qui est une institution dans laquelle on agit. Ne plus prendre le terme au sens d'une conscience (connaissance)intime de soi mais plutôt dans le sens d'une confiance dans l'action. La "conscience-connaissance", celle de la lumière hors de la caverne, est une expérience de l'individu, donc à la fois partielle et excentrée par rapport au sujet, celui de l'institution.

Paradoxalement, ce qui du point de vue de l'institution est une "prise de conscience" consiste, du point de vue de l'individu, à se déprendre du savoir et de la conscience, précisément pour faire confiance à la dynamique institutionnelle qui se manifeste dans l'initiative et la créativité de chacun.

D'où cette idée que pour l'entreprise, prendre conscience, c'est prendre confiance.

L'expérience prouve que le management est trop souvent volontariste et, cédant aux modes, il étouffe la dynamique institutionnelle de l'entreprise. En voulant "savoir" et porter la lumière partout, bien des managers maintiennent l'inconscient de l'entreprise dans les ténèbres d'un monde qu'ils s'acharnent à ignorer. Concrètement, c'est la suspicion face à l'initiative de chacun, la peur du désordre et l'angoisse individuelle devant le discours institutionnel.

Un exemple : Danone, décomplexé dans la décision stratégique, et Renault, en perpétuel conflit avec un passé qui ne passe pas.

Le travail à faire en entreprise ne doit donc pas se laisser piéger par le miroir de la "conscience". Dire qu'elle prend conscience d'elle-même est une façon de parler signifiant qu'elle s'émancipe d'un mode de penser trop normatif imposé par les acteurs individuels.

Ce qu'illustrent clairement les mots d'Eluard :

"Je sais parce que je le dis que mes désirs ont raison".

Merci de ces remarques qui me donnent l'occasion de préciser, fût-ce partiellement, une pratique dont l'évidence ne s'impose pas naturellement.

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