La création d’une entreprise est sa naissance ; la succession en est une seconde, celle qui consacre la pérennité de l’institution. D’une certaine façon, en s’effaçant devant l’institution qu’il a créée, l’entrepreneur redonne ses droits à la famille.
Issue de son giron, l’entreprise y retourne et devient un enjeu par rapport auquel les héritiers sont appelés à prendre position, notamment pour son contrôle.
Sur la question du contrôle, vient se greffer celle de l’appartenance à la famille. Dès la deuxième génération, a lieu un apport d’éléments extérieurs au gré des mariages contractés par les héritiers. Leur entrée dans la famille peut parfois les qualifier à prétendre assurer la gestion ou la supervision de l’entreprise familiale. Nombreux sont les exemples où le gendre prend la direction des affaires comme c’est le cas systématique dans le groupe des Galeries Lafayette dès la deuxième génération.
L’histoire du groupe Danone en est une autre illustration : un certain Fleury Neuvesel, propriétaire au 19ème siècle d’une verrerie, a une fille qui épouse Eugène Souchon. C’est son neveu, Lucien Frachon, fils de sa sœur, qui reprendra les verreries Souchon-Neuvesel. A son tour, Lucien Frachon transmettra le pouvoir à son neveu, fils de sa sœur, Hélène Riboud, qui n’est autre que le jeune Antoine dont on connaît la réussite à la tête de l’entreprise familiale. Le groupe Danone est le résultat d’une transmission par les femmes où l’oncle maternel joue un rôle essentiel.
La transmission du pouvoir ou du contrôle de l’entreprise peut se réguler soit par un processus d’inclusion, dont la succession par le gendre est un exemple, soit par l’exclusion, comme c’est souvent le cas lorsque les femmes sont écartées de la succession.
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