Le Web 2.0 est une notion étrange. Encore inconnu du grand public, il est déjà honni par un cercle restreint de spécialistes qui le considèrent comme une invention malicieuse du marketing. Avant d’aller plus loin, je m’en remets à la définition de Wikipedia pour déterminer ce dont on parle :
« Dans sa conception originale, le Web (nommé dans ce contexte le « Web 1.0 ») comprenait des pages Web statiques. Les partisans de l’approche Web 2.0 pensent que l’utilisation du Web s’oriente de plus en plus vers l’interaction entre les utilisateurs, et la création de réseaux sociaux rudimentaires. »
Quoiqu’on en pense, il y a actuellement une nouvelle bulle autour de ce phénomène. Mais elle diffère de celle d’il y a six ans sur deux points. En premier lieu, elle n’est pas financière, elle se déploie dans le registre du fantasme. En second lieu, elle ne se présente pas comme une subversion des business models classiques car cette fois-ci, c’est le lien social qu’elle investit.
Il y a six ans, on pensait gagner beaucoup d’argent en faisant des affaires différemment. Aujourd’hui, on se contente de délirer sur le fait que l’on va travailler différemment. Avec les blogs, le Wiki, les RSS etc … on veut croire à plus de communication, de collaboration et d’information.
Cette bulle est alimentée par un fantasme, un fantasme de réparation, comme si le Web allait permettre de compenser les carences croissantes du lien social. Ce fantasme fait peur aux entreprises, je le constate chaque jour parmi mes clients.
Deux attitudes possibles : soit freiner des quatre fers en retardant l’utilisation de ces outils ; je vois de nombreux exemples d’entreprise qui cultivent volontairement ce retard. Soit s’approprier le mouvement. C’est le cas bien sûr d’entreprises nouvelles, mais aussi de celles qui voient tout le parti qu’elles peuvent en tirer.
Pour alimenter un peu la discussion autour de la bulle web 2.0 permets moi de recommander à tes lecteurs un billet du blog de Michel Ktitareff, basé en Silicon Valley [Pas très loin d'ailleurs de Francis Pisani qui fait parti de ta liste de blogs favoris. J'ai travaillé avec ces deux experts en Californie il y a quelques années...]
Il amène un point de vue sur l'aspect financier de la Bulle 2.0 qui ne manquera pas de t'intéresser.
http://michelktitareff.blogs.com/silicon_valley/2006/10/nouvelle_bulle_.html
Rédigé par : Eric Blot | 01 novembre 2006 à 11:52
Je trouve extrêmemnt utile d ouvrir le débat sur le Web 2.0 à partir de l approche qui est la vôtre. N examiner ce mouvement de fond qu à partir de la question de sa monétisation serait extrêmement réducteur.
La question n est pas de savoir si un modèle économique pourra le rentabiliser. Le web 2.0 est là et son acquis est d ores et déjà irréversible: simplification drastique des moyens de communiquer et de se rencontrer entre personnes, extraordinaire facilité de diffuser les opinions et les idées, qu elles soient ou non pertinentes, qu elle soient farfelues ou raisonnables.
Les entreprises ne peuvent donc rester étrangères à ce mouvement et doivent l intégrer non seulement dans leur approche des relations sociales, mais aussi dans leur gestion industrielle et commerciale et dans leur philosophie du management. A ne pas prendre en compte le Web 2.0, elles se feront déborder par lui.
PS: Pour des raisons obscures, les apostrophes ne passsent pas aujourd hui sur mon ordinateur! Je demande à Didier de m en excuser.
Rédigé par : PBi | 06 novembre 2006 à 14:03
Merci de ce commentaire et peu importent les apostrophes.
Je crois qu'en effet l'enthousiasme du moment a un double aspect.
Il y a son côté marchand, avec toutes les possibilités réelles pour l'entreprise offertes par la technique (meilleure réactivité, information plus précise, gestion industrielle plus souple, rapprochement avec le consommateur).
Puis il y a son côté non-marchand, peut-être moins visible mais plus profond, chez tous ceux qui voient une lueur d'espoir dans cette fête de la connexion au milieu d'un univers déshumanisé par la financiarisation de l'économie.
Il est important que l'entreprise prenne en compte ces deux aspects dont je ne suis pas sûr qu'ils répondent à la même logique.
Rédigé par : DT | 06 novembre 2006 à 16:23
Intéressant de relire cet article de 2006!
En 2009 cette notion de web 2.0 a été bien acceptée! On parle même d'un web 3.0 pour bientôt..
Rédigé par : fantasme | 15 août 2009 à 00:32