Voici deux faits relatés par F.Pisani sur son blog, témoignages amusants de notre époque, signes infaillibes des temps, mais profondément révélateurs.
Le premier, c'est l'histoire d'un fils dont le père se propose comme "ami" sur le Web, au sein du réseau Facebook (style Myspace). Avec l'aide de ses amis, il organise un "friendbombing" consistant à assaillir l'adulte de mails. Jamais "meurtre du père" n'a paru plus facile, naturel et finalement, justifié. Dans Facebook, le père est devenu un intrus, voire un délinquant.
Le second est en quelque sorte l'image inversée du premier. Les enfants sont délaissés par leurs parents en proie à l'addiction numérique. Ils sont privés de l'écoute dont ils ont besoin pour se développer socialement et affectivement. Le meurtre du père se double d'un consentement inavoué.
Ce qui rapproche les deux témoignages, c'est l'évidente évolution qui se produit au sein de l'institution familiale sous l'effet des technologies du numérique. Le Web, disons entre autres le 2.0, car c'est là une de ses caractéristiques, est un facteur de désinstitutionnalisation du social. Le lien dont on lui attribue la création, la collaboration universelle au sein du "village planétaire", n'a rien à voir avec celui du corps social.
Un sujet qui a de l'avenir, sur lequel je travaille actuellement, et que je reprendrai.
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