Le fondateur du groupe de cosmétique Clarins, Jacques Courtin-Clarins, est décédé.
L'entreprise est toujours contrôlée par la famille qui détient 65% du capital et 79% des droits de vote. Elle est dirigée par les deux fils de Jacques, Christian et Olivier.
La date de naissance de Clarins est presque un symbole : 1954. La même année, la Fnac et le Club Med voyaient également le jour. Trois innovations réussies à la croissance fulgurante, mais aux destinées variées.
Le Club Med de G.Blitz et G.Trigano était promis à un bel avenir. La marque reste prestigieuse dans le secteur du tourisme et des loisirs, mais la croissance et surtout la rentabilité ont été décevantes, comme je l'ai indiqué ici.
La Fnac a connu une croissance plus soutenue et une meilleure rentabilité. Mais comme pour le Club Med, bien que pour des raisons différentes, l'actionnariat s'est diversifié trop tôt, sous la pression d'institutions financières au premier rang desquelles l'UAP.
Le Club Med et la Fnac ont un point commun. Ces deux entreprises n'ont pas vécu pleinement leur destin familial et ce, pour des raisons liées à l'attitude de leurs partenaires financiers de l'époque.
Clarins est la seule des trois entreprises qui est demeurée familiale à part entière. Jacques-Courtin Clarins a toujours su conserver la majorité du capital d'un groupe dont la croissance n'a pas été comparable à celle de la Fnac, mais dont la valeur correspond à deux années de chiffre d'affaires et dont la marque est connue mondialement.
Le lendemain du décès de Jacques Courtin-Clarins, la presse économique titrait déjà :
"Le groupe fait l'objet de nouvelles rumeurs d'achat" ou bien " la perte du fondateur de la société augmente l'attrait spéculatif du titre".
Les choix de Christian et Olivier Courtin vont être déterminants. Vont-ils poursuivre cette brillante aventure du capitalisme familial ou bien vont-ils céder à la pression des milieux financiers en cédant une partie voir la totalité de leur participation ?
Selon Frédéric Lemaître du journal Le Monde, Jacques Courtin Clarins souhaitait cette épitaphe sur sa tombe : "Ci-gît un homme qui a toujours su s'entourer de gens plus intelligents que lui."
Une remarquable preuve de lucidité sur la distinction entre la logique de l'entrepreneur et celle du gestionnaire.
La pire des menaces pesant sur une société avec le temps est le poids croissant de la raison gestionnaire toujours trop sûre de ses droits au détriment de l'esprit entrepreneur dont la famille est souvent la meilleure garante, à condition qu'elle sache gérer le changement des générations.
Bonjour,
Est-ce que vous parlez de Clarins dans votre livre "Linconscient de la Fnac"
Merci.
Cordialement.
Lucia
Rédigé par : Lucia | 04 mars 2008 à 17:48
Non, car c'est un livre qui est entièrement consacré à la Fnac.
Rédigé par : | 05 mars 2008 à 00:00