Le stress est en débat. Les entreprises de plus de 1000 salariés ont été priées par le Ministère du Travail d'engager des négociations avec les organisations syndicales sur le sujet au plus tard le 1er février. On peut s'en réjouir.
Mais il ne faut pas en rester là et rappeler que la promptitude de bien des entreprises à s'équiper en indicateurs ou à s'en remettre à des sondages de grande ampleur, relègue à l'arrière plan une véritable démarche visant à comprendre les raisons profondes du mal.
Le stress en entreprise est un symptôme mondial. Mais le thème de la souffrance au travail est plus particulier à la France. Or si le stress se mesure, comme on sait le faire aux Etats-Unis, le mystère de la souffrance psychique n'est soluble ni dans les sondages ni dans les statistiques.
Le lien devenu automatique entre le stress et la souffrance est trompeur car on finit par croire qu'en mesurant le premier on parviendra à combattre la seconde, qu'avec des méthodes qui ont un sens dans le contexte américain, on peut conjurer un mal spécifiquement français. S'en remettre aux vertus du management n'est guère plus efficace dès l'instant où on a compris que les relations entre personnes au travail sont largement conditionnées par le cadre institutionnel de l'entreprise.
Les cause de la souffrance au travail sont à chercher dans l'inconscient institué de l'entreprise.
J'ai développé ces quelques idées reçues sur le stress dans une tribune parue sur le site lemonde.fr
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