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21 juillet 2006

Commentaires

Karl

J'ai lu le rapport que vous mentionnez qui est en effet à recommander.
Il insiste d'ailleurs sur la continuité du pouvoir socialiste en Suède pratiquement depuis 70 ans.
Vous parlez d'une obsession du changement chez les suédois. N'y a t il pas contradiction ?

DT

Je ne crois pas. Précisément, cette préoccupation constante du changement est une réalité à tous les niveaux de la société : gouvernement, collectivités locales, entreprises. Le pays fait preuve d’une réelle aptitude au changement qui lui permet de coller aux évolutions d’ordre politique, économique ou social. Cette souplesse désamorce toute possibilité de tension entre le pays et son gouvernement, d’où la stabilité politique.

jazz

Ca veut dire que les modèles ne sont pas transposables ? Pourtant quand on voit l'entrée massive des standards américains en France, on peut en douter.

PBi

En lisant le livre de Dominique Méda et Alain Lefebvre, "Faut-il tuer le modèle social français?", qui s'appuie également sur une bonne analyse des expériences nordiques et que j'avais commenté sur mon blog (http://www.blogbilger.com/blogbilger/2006/03/_fautil_brler_l.html), il m'avait semblé que l'unicité et la représentativité des organisations syndicales constituaient une explication supplémentaire de leur capacité à conduire avec succès un dialogue social efficace.
Ce constat est probablement à l'origine des idées qui commencent à être évoquées, notamment, mais pas seulement, par Ségolène Royal, sur la manière de corriger la situation de faiblesse et d'éclatement du syndicalisme en France dont le transfert de l'expression des revendications vers la rue est l'un des symptômes.
Pourtant ce débat, à peine né, semble tourner court. Notre pays est-il pour toujours voué à vivre avec ce handicap structurel?

DT

L’alternative rue / dialogue est profondément ancrée dans la mentalité française. Victor Hugo l’a bien résumée dans son roman Quatre-vingt treize :

« Le peuple avait sur la Convention une fenêtre ouverte, les tribunes publiques, et, quand la fenêtre ne suffisait pas, il ouvrait la porte, et la rue entrait dans l’assemblée »


Au temps des vikings, il y a donc plus de mille ans en Suède, le village avait son conseil qui permettait à tous de s’exprimer.

Comme quoi les mentalités ont la vie dure bien qu’elles soient susceptibles d’évoluer. Mais il faut pour cela du débat public, et comme vous le dites, celui-ci semble tourner court.

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