Le 9 février à 20h30, une nouvelle soirée au Théâtre du Rond-Point, organisée par le Forum d'Action Modernités. Le thème : Demain la révolution ? Un slogan qui demande quelques précisions.
Comme les précédentes, cette soirée s'inscrit dans le cadre de la réflexion et des activités du Forum d'Action Modernités. Inutile de dire que la crise actuelle est un thème qui occupe une partie de nos travaux et de notre temps.
Il ne s'agit pas en l'occurrence de livrer une interprétation de plus d'un phénomène dont l'ampleur pourrait signifier une étape importante dans l'évolution du monde contemporain. Les limites conventionnelles de l'économie semblent aujourd'hui trop étroites pour l'action et la réflexion.
Des pistes sur scène le 9 février.
Il y a eu de très intéressantes idées notamment dans la première partie de la soirée. J'ai eu l'impression qu'enfin la diatribe (terme où se rejoignent la morale et la violence, donc terme injonctif et empli de frustration) laissait place à l'analyse.
Une vraie réflexion sur les nouvelles voies que peut emprunter l'homme doit d'abord s'intéresser pragmatiquement à ce que peut l'homme, à ses désirs, à ses peurs. C'est la grande force du système de marché que de pouvoir réunir en un lieu (fût-il virtuel) les tensions exacerbées (les pulsions ?) et les traduire en un prix.
On y a entendu le témoignage d'un entrepreneur équitable qui justifiait sans tabou (et à mon sens à raison) sa démarche novatrice par la réussite au sein du marché.
On y a entendu également que les maux de la société pouvaient trouver remède d'abord en chacun de nous.
La société: un délire collectif ? je relis quelques passages de "Renault ou l'inconscient d'une entreprise" et me rappelle d'un déjeûner avec un cadre supérieur de Renault. J'ai tout à fait l'impression d'un délire paranoïde collectif où l'institution sélectionne suivant des critères tout inconscients des personnes qui sont "affranchies" en ce qu'elles ont connaissance, que leur ont été révélés les tabous et les non-dits de l'institution (et donc risquent moins de les remettre en cause). Il semble que la chose la plus importante pour l'institution, plus encore que de s'imposer dans le jeu de la concurrence, soit de protéger ce délire.
S'il y a un peu de vrai dans cette analyse (pour Renault ou pour toute autre entreprise), je serais curieux de savoir si vous ne risquez pas, dans le cadre de votre activité professionnelle, de vous voir confronté avec violence à ce que j'imagine être une puissante force destructrice destinée à protéger le délire collectif (qui a toujours une contrepartie et n'est pas là par hasard) contre votre avancée au sein des rouages inconscients de l'institution.
Enfin, si vous êtes bien confronté à ce genre de situation, quelle est la meilleure façon de réagir ? Avez-vous connu des cas où la résistance au changement s'est avérée insurmontable ?
- En aparté, me permettriez-vous de vous contacter sur une question plus personnelle et de façon moins publique par l'adresse électronique que je laisse en information ?
Rédigé par : Pfeireh | 08 mars 2009 à 12:39
En écho au commentaire que je viens de poster, je relis votre billet "Renault : peut-on changer la société par décret ?" et cette très belle citation: "L'usine sait fabriquer les hommes qu'il lui faut".
Louis Renault parlait-il seulement de connaissance technique, ou faut-il y voir aussi la fabrication - ou la sélection - des modes de pensées, avec en toile de fond aussi (mais pas exclusivement) la nécessité de protéger le délire collectif ?
Rédigé par : Pfeireh | 08 mars 2009 à 12:48
On ne dispose pas de précision sur ce qu'il a dit. Mais pour ma part je le comprends comme la production de l'homme total, pas uniquement professionnel.
S'il a mis son fils en usine dès la préadolescence, le soustrayant au système scolaire, c'est qu'il estimait que l'usine pouvait tout apporter.
Rédigé par : DT | 08 mars 2009 à 21:30
"Avez-vous connu des cas où la résistance au changement s'est avérée insurmontable ?"
Oui, mais ils sont finalement peu nombreux. Ils peuvent se produire lors d'un malentendu au départ d'une mission, ce qui est fort rare.
Par ailleurs, la mission est plus un processus que l'atteinte d'un objectif trop bien défini a priori. D'une certaine façon, les objectifs se dévoilent à mesure que le travail progresse. Au final, c'est toujours au client de décider s'il doit avancer ou non.
Rédigé par : DT | 09 mars 2009 à 00:07