Après la bataille des mots, on en vient aux actes. Bernard Tapie est donc entré dans le capital du Club Med, à concurrence de 1%.
D'abord, l'enjeu : une entreprise de taille moyenne, mais dont la marque est mondiale et riche en affect. Ensuite les leviers : il s'agit indéniablement du capital, Bernard Tapie essayant de le restructurer et Henri Giscard d'Estaing de s'en faire un allié. L'objectif de chacun est donc de créer des alliances avec des investisseurs amis. La lutte pour le contrôle du Club Med est une lutte d'influence au coeur des milieux financiers. Enfin, les intérêts : Bernard Tapie veut influencer la stratégie du groupe voire le diriger tout simplement mais, désormais, il gère par la même occasion une partie de son patrimoine. Henri Giscard d'Estaing, lui, défend une position de pouvoir même si le cours du titre peut avoir des conséquences sur une partie de sa rémunération par les stocks-options.
Deux styles s'affrontent. Bernard Tapie, c'est le spectacle, les paroles tonitruantes et leur amplification par les médias. En face, on reste plus discret et on consulte. Le journal le Monde va plus loin, évoquant un vague air de lutte des classes.
Bref, le peuple contre l'aristocratie. Le trait est un peu forcé mais il ne faut pas s'arrêter aux personnes car à travers elles, ce sont deux stratégies qui s'opposent. L'une prétend qu'il faut redonner au Club son côté populaire. L'autre maintient le cap sur le haut de gamme initié depuis des années.
La faiblesse d'Henri Giscard d'Estaing, naturellement, ce sont les résultats décevants qui se succèdent d'année en année. La stratégie du haut de gamme ne convainc pas, comme je l'ai déjà évoqué ici et là. Or, ce qui se passe actuellement prend tout son sens à la lumière du passé.
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