Le temps passe avec les générations et une question se pose : l’esprit d’entreprise doit-il rester vivant ou bien faut-il le tenir à l’écart pour éviter de mettre l’acquis en danger ?
L’expérience montre que bien souvent, le goût du risque est découragé au sein de certaines familles. Le fait d’entreprendre, comme il est apparu, est une démarche qui est source de rupture avec la famille. La fidélité peut très vite entrer en conflit avec l’esprit d’entreprise. Fidélité et unité vont de pair.
Louis Renault a développé ses usines contre sa famille. Armand Peugeot, faute de successeur, laisse les siennes retourner dans le giron de la famille. Deux destins opposés aux conséquences encore visibles. Renault a été définitivement perdu par la famille ; Peugeot est encore sous son contrôle.
La relation qui existe entre la famille et l’entreprise s’établit sur une longue durée, bien au-delà de la période du fondateur.
La famille est un lieu de conflits potentiels et toujours latents lors des phases de succession et de transmissions. La loi est la seule parade à ce problème ; consciente, formalisée ou non-dite, elle est le secret de la longévité et des entreprises et des familles actionnaires.
Le recours à ce qu’il convient d’appeler la Charte familiale en est une modalité de plus en plus fréquente. Il s’agit là d’un exercice difficile qui nécessite à la fois une certaine maturité du collectif familial et l’intervention d’un tiers extérieur à la famille. Mais l’évolution de l’institution familiale dans nos sociétés contemporaines le rend nécessaire.
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