"Tout porte à croire que les deux associés vendirent leur entreprise un peu trop précipitamment. A deux reprises, la cession intervint en période de croissance exceptionnelle. [...] Max Théret et André Essel éprouvaient une peur à l'égard de l'avenir.
Il est vraisemblable que les craintes de l'époque étaient également liées à des préoccupations d'ordre interne à l'entreprise. "Max Théret avait peur du déclin de la Fnac" dit Louis Kaluszyner. Les doutes dont il était assailli portaient sur la direction de l'entreprise. "En 1977, il était en faveur de n'importe quel acheteur tant il voulait vendre. La culture, le consumérisme, c'était moins lui qu'Essel. Il était plus proche de l'esprit Darty." Autrement dit, les visions des deux associés concernant l'avenir, étaient divergentes.
Comme le dit Patrick Schoenahl : "Tout le monde avait peur de la bombe sociale qu'elle représentait." En 1977, la Fnac était très marquée par la personnalité de son Président, au détriment de l'influence passée de Max Théret. "Essel voulait être un chef de bande ; la Fnac, c'est d'un patron qu'elle avait besoin. Je voyais bien qu'il avait atteint ses limites. Alors j'ai décidé de vendre" dit-il, avouant ainsi la peur que lui inspirait l'avenir. Patrick Schonahl confirme ces dires : "Max Théret a pensé très tôt que Essel ne s'en sortirait pas, avec le discours social qu'il tenait" dit-il. C'est le désaccord survenu entre les deux associés qui fut un facteur de fragilisation de l'entreprise et de la perte de confiance en son avenir.
Très tôt, dans l'histoire de la Fnac, les partenaires financiers s'associèrent au projet, comme ce fut le cas avec l'UAP. Cette irruption de la logique des financiers combinée au relatif détachement de ses fondateurs induisit une dépersonnalisation précoce du capital de l'entreprise.
Ce trait caractéristique de la Fnac en fit un candidat aux changements d'actionnaires fréquents, prédisposition que les faits n'ont pas contredite. Après l'UAP et Paribas, les Coop prirent le contrôle d'une entreprise qui, en moins de dix ans, passa sous le contrôle de la GMF pour finir dans le giron du Crédit Lyonnais.
Comme le dit Jean-Louis Servent, l'entreprise a été menacée de démantèlement au nom de la logique purement financière qui dominait à ce moment-là. Le rachat par le groupe PPR lui a permis de retrouver une certaine sérénité quand à l'avenir. Mais elle reste toutefois la filiale d'un groupe, certes spécialisé dans la distribution, mais que rien n'empêche de la revendre au gré des circonstances."
("Linconscient de la Fnac : l'addiction à la culture", Bourin Editeur, pp 176-179)
bonjour,
pour compléter vos analyses,je vous informe que j'ia créé un label pour les entreprises familiales centenaires et que j'ai mis sur mon site quelques analyses sur leur évolution
www.efc-centenaires;fr
bonne récpetion
Rédigé par : Bizalion | 15 septembre 2008 à 09:52