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24 février 2007

Commentaires

Pour ajouter à ce flot de paroles, il y a un phénomène "très francais" de considérer son travail comme une entrave à sa vie : un mal nécessaire donc. Je suis frappée de voir que dans le monde anglo-saxon le travail n'est pas vu comme une punition mais comme un challenge. Voudrait-ce dire que le fameux ascenseur social en étant bloqué induit une perte de confiance en l'avenir professionnel? et que de fait on attend que le pire et non pas le meilleur de son emploi : risque de licenciement, déclassement...

DT

La dimension culturelle joue en effet un rôle très important. La culture d'un pays n'est pas une substance abstraite mais une réalité concrète que seul le fonctionnement des institutions, au premier rang desquelles les entreprises, est en mesure de révéler.
Trop souvent, le français au travail gère la peur. C'est particulièrement vrai des grandes entreprises.
Je viens d'apprendre que notre pays est un champion européen du taux d'absentéisme au travail : un indice de plus.

Fleury

Petit à petit, je découvre le passé de Renault grâce à votre blog. J’aimerais en connaître plus sur ce sondage quantitatif sur l’ensemble du personnel du groupe pour tester son implication dans le plan, est-il publié quelque part ?
Freud et Lacan l’ont souligné. Le « contexte culturel », l’Autre, sont des choses importantes à examiner pour interpréter.
Ces suicides font symptôme. Ils viennent en quelque sorte marquer le « malaise plus profond » dont vous parlez. En effet, comment expliquer que Ghosn puisse tour à tour passer d’un statut « d’étoile au firmament » à celui du fauteur de « dégâts collatéraux de la mondialisation ultralibérale » ?
Si votre piste est bonne, il devrait être possible d’articuler quelque chose entre ce que l’entreprise représente et le réel que cela recouvre. Je me procure votre livre et compte le lire au plus vite !
A la lecture de votre billet, me vient une remarque. L’un des internautes fait remarquer que l’évaluation en Angleterre n’aurait pas la même signification qu’en France. A l’entendre, une évaluation en Angleterre donnerait à l’évalué l’envie « que tout le monde avance dans le même sens ». Donc, d’un côté, en Angleterre, un idéal porteur de désir et de l’autre, en France, un idéal féroce. En réalité, je suis sceptique, il serait assez étonnant que l’Angleterre soit exempte de tout passage à l’acte suicidaire en entreprise. Je crois plutôt que le premier est le voile du second. Quand le premier se déchire, le second montre ses dents. C’est au cas par cas.
Deuxième chose : « l’inconscient de l’entreprise ». Il est important de baliser l’ensemble des représentations qui circulent dans un groupe. Mais, je pense que cela ne suffit pas. Sinon, comment expliquer que certains employés de Technopole ne passent pas à l’acte suicidaire ?

DT

Je n'ai aucune information précise sur ce sondage quantitatif, ses résultats et son utilisation. Je doute qu'il soit publié dans la mesure ou à l'évidence, il est réservé à un usage interne.
Ceci dit le phénomène est intéressant car cette pratique est courante dans les entreprises ; pour l'avoir vécue concrètement, je suis très sceptique sur son efficacité. Paradoxalement,les questions enferment la pensée tandis que l'interprétation est souvent un délire sans bornes.

Pour les Anglais, j'ignore les statistiques. Mais pour avoir souvent travaillé avec eux, je crois pouvoir dire que les relations au travail y sont meilleures que chez nous. Vous trouverez sur le site suivant : http://pages.stern.nyu.edu/~tphilipp/france.htm un article paru dans Le Monde sur le travail. Ce jeune enseignant mentionne des études qui ont été faites sur les relations professionnelles en France et qui à mon sens, comporte une part de vérité.

Le dernier point que vous soulevez est trop vaste pour que je puisse en dire quoi que ce soit ici ; mais j'y reviendrai volontiers pour ouvrir le débat.

Dernier point, j'ai bien apprécié vos billets sur Renault et le stress.

Fleury

Bonjour,
merci pour votre lien, surtout l'article: "la vraie crise de la valeur du travail" de Philippon. C'est très éclairant.
je continue à suivre "l'actualité" du Technopole dans Le Monde surtout et internet quand je parviens à trouver des informations. Si je comprends bien ce qu'il se passe, la discussion tourne autour du choix du recours aux "psys" en entreprise. La direction semble un peu empêtrée sur ce point.
Je suis tombé sur le site de l'IFAS à http://www.ifas.net/
Très instructif aussi ! A noter que les syndicats condamnent l'action de ce groupe de l'IFAS.
Cordialement.

DT

A Fleury
J'imagine que ce sont surtout les fameux indicateurs de stress qui doivent être sur la scelette en ce moment ; pas tant pour ce qu'ils sont que pour l'usage qui en a été fait en interne.
Mais il faut rester prudent en l'absence de témoignages plus précis.

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