Le Web 2.0 est une notion étrange. Encore inconnu du grand public, il est déjà honni par un cercle restreint de spécialistes qui le considèrent comme une invention malicieuse du marketing. Avant d’aller plus loin, je m’en remets à la définition de Wikipedia pour déterminer ce dont on parle :
« Dans sa conception originale, le Web (nommé dans ce contexte le « Web 1.0 ») comprenait des pages Web statiques. Les partisans de l’approche Web 2.0 pensent que l’utilisation du Web s’oriente de plus en plus vers l’interaction entre les utilisateurs, et la création de réseaux sociaux rudimentaires. »
Quoiqu’on en pense, il y a actuellement une nouvelle bulle autour de ce phénomène. Mais elle diffère de celle d’il y a six ans sur deux points. En premier lieu, elle n’est pas financière, elle se déploie dans le registre du fantasme. En second lieu, elle ne se présente pas comme une subversion des business models classiques car cette fois-ci, c’est le lien social qu’elle investit.
Il y a six ans, on pensait gagner beaucoup d’argent en faisant des affaires différemment. Aujourd’hui, on se contente de délirer sur le fait que l’on va travailler différemment. Avec les blogs, le Wiki, les RSS etc … on veut croire à plus de communication, de collaboration et d’information.
Cette bulle est alimentée par un fantasme, un fantasme de réparation, comme si le Web allait permettre de compenser les carences croissantes du lien social. Ce fantasme fait peur aux entreprises, je le constate chaque jour parmi mes clients.
Deux attitudes possibles : soit freiner des quatre fers en retardant l’utilisation de ces outils ; je vois de nombreux exemples d’entreprise qui cultivent volontairement ce retard. Soit s’approprier le mouvement. C’est le cas bien sûr d’entreprises nouvelles, mais aussi de celles qui voient tout le parti qu’elles peuvent en tirer.
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